Épisode 5 : La croissance n’a pas de limite

Épisode 5 : La croissance n’a pas de limite 

Une réflexion sur la vie, l’amour et la spiritualité

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Aja vous invite à répondre à certaines des questions que nous posons à nos invité.e.s du balado The Sound Bath : des questions qui nous transforment et nous révèlent.

En soumettant votre message vocal, vous nous autorisez à utiliser l’enregistrement dans les prochains épisodes de The Sound Bath.

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Transcription

– [Kehlani] Je ne me soucie pas de quoi j’ai l’air. C’est une bénédiction d’être en amour. Que ce soit à cause d’une circonstance, d’une peur ou d’être trop fermées, certaines personnes vivent toute leur vie sans éprouver d’amour. Qui suis-je? Et aussi, par rapport à l’ego, qui suis-je pour renier Dieu de cette façon? Dieu est amour, l’amour est Dieu. Tu sais ce que je veux dire? Qui suis-je pour nier cela autant de fois que ça se présente dans ma vie et chaque fois que cela m’ouvre davantage?


 

- [aja monet] Bonjour, cher public. Je m’appelle aja monet et vous écoutez The Sound Bath, un balado qui vous est présenté par Lush Cosmetics. J’ai très hâte à l’épisode d’aujourd’hui. Nous accueillons Kehlani, une travailleuse culturelle, chanteuse, autrice-compositrice et danseuse. Kehlani est une incroyable étoile montante et artiste dans le monde. Elle inspire les jeunes de partout, non seulement à écouter sa musique incroyable, mais aussi à prendre les devants par la façon dont elle a grandi et guéri et s’est développée spirituellement au fil des ans en prenant mieux soin d’elle-même et de ceux qu’elle aime dans sa vie. C’était vraiment merveilleux de voir son parcours et d’être témoin de son évolution en tant qu’artiste. Et je suis vraiment, vraiment reconnaissante de la considérer et de l’appeler une amie à ce moment de ma vie et d’une certaine façon une petite sœur. Alors, joignez-vous à moi pour écouter cette merveilleuse conversation avec Kehlani. Merci beaucoup d’avoir pris le temps de venir. Je sais que tu viens de terminer une tournée. Il se passe tellement de choses dans ta vie, j’en suis sûre. Tu es une mère, tu fais des choses incroyables. Tes tournées sont complètes. Tu vis ta vie et ton temps est précieux. Je te suis donc très reconnaissante. Je pense que je veux juste faire le point avec toi et voir comment tu te sens aujourd’hui? Comment va ton cœur? Comment va ton corps? Comment te sens-tu dans ton état actuel? Comment vas-tu?



 

– [Kehlani] Ça va. Je vais super bien. Je pense que j’ai passé à travers certains jours qui n’étaient pas si bien et pourtant j’ai l’impression que les premiers jours de l’autre côté sont toujours super, super lumineux et amusants parce que j’ai l’impression qu’il s’agit du premier éclat de clarté où tout ce qui n’a pas de sens a qui a mené à cela se met à avoir du sens. Donc, je me sens vraiment bien aujourd’hui. Comment te sens-tu aujourd’hui?

 

 

– [aja monet] Bien, merci. Je me sens… je me sens bien, je suis reconnaissante. Je suis vraiment reconnaissante.



– [Kehlani] J’ai hâte.


 

– [aja monet] Oui. Le monde te décrit de bien des façons. Je suis sûr qu’il y a tellement d’autres façons de te nommer ou de te percevoir dans le monde et je voulais te donner l’occasion de partager ta vision. Alors, quelles sont les façons dont tu aimes être vue et comment aimerais-tu t’identifier en tant que personne dans le monde aujourd’hui?


 

– [Kehlani] Je pense que beaucoup des façons dont je n’ai pas été vue pour la dernière fois, même si j’ai été très visible, n’ont pas été très humaines. Et je pense que j’apprends à vraiment mettre l’accent sur le fait que les gens voient mon humanité et me voient vraiment comme un être humain avant de voir les choses que j’ai faites ou les choses auxquelles j’ai participé ou toute extension de moi. Je veux juste être toujours vu comme un humain, ce qui signifie que je suis capable de toutes sortes de choses. Et je pense que quand les gens ne me voient pas comme un humain, quand quelque chose arrive et que c’est un moment de plus en plus important pour moi ou que c’est un moment pour moi de pouvoir changer et montrer que j’ai appris, que je peux faire mieux, quand tu ne me vois pas comme un humain et que tu me fais vivre ça, c’est comme la fin du monde parce que tu m’as mis sur ce piédestal de ce truc pas humain. Mais si tu me vois comme 100 % humaine tout le temps, tu sais que je vais toujours avoir des contretemps qui vont me faire changer et m’améliorer. Je pense donc que je ne mets pas trop l’accent sur comment je suis perçue au-delà de cela. Même pour ce qui est des pronoms, j’ai beaucoup réfléchi à l’importance de cette conversation. À ce point je suis cool avec toutes les manières dont vous me percevez. Tu sais ce que je veux dire? Ça va toujours changer. Je pourrais avoir la trentaine et dire, je veux que tu m’appelles un homme. Je ne sais pas. Tu vois ce que je veux dire? Je ne me mets donc pas dans une situation trop permanente ou trop encadrée pour l’instant. Et il y a certains scénarios où les étiquettes m’aident vraiment et m’aident à m’identifier, à apprendre et à m’exprimer. Mais je suis un peu à cet endroit en ce moment où tout dépend de la fluidité.

 

– [aja monet] Oui, je crois que c’est le mot d’ordre actuel pour tout le monde. Au moins cette génération, c’est vraiment excitant de voir cette génération se développer par rapport à la façon dont les gens apparaissent dans le monde et comment les gens s’identifient. Je veux donc te demander, tu es en plein essor dans ta carrière à une époque où les médias sociaux ont joué un rôle important dans la façon dont tout le monde partage, exprime et communique. Et, bien sûr, il y a eu des moments dans ta vie où des choses que tu n’as peut-être pas voulu partager ont été partagées et divulguées pour que le monde puisse les voir. Je voulais donc te demander quelle est ta relation avec les médias sociaux en tant qu’artiste dans le monde en ce moment? Comment mets-tu tes limites? As-tu des limites? Quels sont, selon toi, les beautés et les défis auxquels les gens ne prêtent pas attention ou dont ils pourraient parler un peu plus?

 

– [Kehlani] Oui. Je pense qu’il y a toujours des extrêmes hilarants avec les médias sociaux. D’un côté, c’est tellement cool de voir mes amis construire des vies et des carrières entières sans avoir à s’attacher à une machine ou être soutenus par quelque chose qui finirait essentiellement par vendre leur âme. Je pense que les gens utilisent ce terme trop intensément quand c’est juste que tu as abandonné ce qui rend ton âme libre pour la mettre dans une sorte de machine. C’est tellement cool de voir mes amis développer des fans et même construire une communauté avec ces opportunités en ligne. Et j’ai vu des gens se faire des amis, des amants, des familles, toutes sortes de choses sur l’espace en ligne, donc.


– [aja monet] Tu as commencé à surfer avec un ami sur les médias sociaux.



– [Kehlani] Exactement. Je n’aurais pas commencé à surfer si je n’avais pas rencontré mon ami que j’ai rencontré sur TikTok. Il y a tellement de choses comme ça et les gens apprennent à connaître leur culture, leur religion, leur santé mentale. Tu peux rencontrer des leaders spirituels, des thérapeutes, toutes sortes de gens en ligne. Je pense que quand c’est un outil, c’est un outil fantastique. Maintenant les dangers, je pense que c’est si dangereux que tout le monde peut avoir une plate-forme pour dire ce qu’il veut dire sans être vérifié. Et je ne parle pas de commentaires haineux ; je parle de désinformation. Je vois tellement de mauvaises informations spirituelles en ligne qui peuvent bousiller la vie des gens. Je vois tellement de mauvais conseils de santé, de putain de santé nuisible, comme, toutes ces choses que je suis comme, mon frère, tu vas envoyer quelqu’un à l’hôpital, tu vas faire hospitaliser quelqu’un dans un établissement psychiatrique. Il faut avoir tant de discernement en ligne pour ne pas être la personne qui regarde une vidéo et dit : « Très bien, oui, c’est ça. C’est comme ça que je m’y prends, c’est ce que je fais. » Et aussi, tu dois être très forte d’esprit. Tu dois savoir qui tu es en dehors d’Internet parce que si tu arrives sur Internet, tu dois savoir que tu peux taper une lettre, un mot et il y aura beaucoup de gens qui attendent de dire tout ce qu’ils veulent dire à ce sujet. Et tu dois juste savoir qui tu es, parce que si des étrangers sur leurs ordinateurs à la maison peuvent te faire oublier complètement ou te faire remettre en question entièrement qui tu es, alors cela peut être juste super dangereux. Et il m’a fallu beaucoup de temps pour y arriver. Ces deux dernières années, je suis devenue quelqu’un qu’Internet ne peut pas bouleverser, parce qu’avant, Internet...


 

– [aja monet] Je voudrais qu’on parle de ça.


 

– [Kehlani] Sur Internet, j’étais tenue responsable de Dieu sait quoi. Je pense que les gens voulaient me voir parler. Alors, est-ce que je me trompe? Dois-je m’excuser? Est-ce que je me trompe? Est-ce que je pense par moi-même ou est-ce que je laisse cette personne penser pour moi? Est-ce que je ressemble à cela? Est-ce que je pense que je ressemble à cela? Est-ce que je pense que j’agis comme ça? Que suis-je? Qui suis-je? Qui est-ce que j’aime? Jusqu’à il y a deux ans, toutes ces choses étaient toujours en suspens à cause des médias sociaux.

 

– [aja monet] Oui, oui, oui. J’allais dire que certaines des façons dont j’ai entendu parler de toi pour la première fois étaient à travers les médias sociaux et d’autres personnes partageant des histoires sur ta vie et qui tu étais. Mais je n’ai jamais vraiment su, j’étais juste comme, oh, qui est cet artiste? Je vais aller découvrir sa musique. Et c’est comme ça que je suis entrée dans le monde de ton art. Mais parfois, c’est difficile parce que les médias sociaux rendent la vie de quelqu’un plus grande que la chose qu’il aime et qui le rend, qui l’illumine et l’inspire réellement ; c’est la raison pour laquelle ils sont qui ils sont. Et c’est donc une question d’équilibre.



– [Kehlani] Absolument.

 

– [aja monet] Je voulais te poser une question dans un article que je ne connaissais pas jusqu’à ce que je lise à ce sujet et c’est vraiment cool d’entendre que tu préfères le titre de travailleuse culturelle à celui d’artiste.


– [Kehlani] Oui.


 

– [aja monet] En tant que personne qui se considère comme une travailleuse culturelle, c’est vraiment cool parce que j’ai l’impression que c’est une déclaration de dire ça. C’est dans l’héritage et dans une tradition d’autres artistes qui se considèrent comme des travailleurs culturels et qui savaient vraiment ce que cela signifiait. C’est une déclaration politique de faire cette distinction entre le simple fait d’être une artiste. Je voulais donc te demander ce que cela signifie pour toi et comment tu as évolué pour en arriver à cette conclusion sur toi-même dans le monde.



[Kehlani] J’ai un.e ami.e qui est activiste et iel a eu la gentillesse à l’époque de m’éduquer sur la différence que cela ferait dans ma vie si j’allais de l’avant avec ce que je décidais d’être. Je fais beaucoup de choses en coulisse pour m’assurer que ce que je fais correspond à mes valeurs, à ce en quoi je crois et à ce que je représente. Je ne vais pas faire une liste de ce que je fais parce que ça va à l’encontre du but, mais il y a eu beaucoup d’opportunités que j’ai orientées vers quelqu’un d’autre, données à quelqu’un d’autre, ou juste laissé passer parce que ça ne correspondait pas à ce que je sens que je suis censée faire. Même si c’était juste, hey, je ne suis pas la représentation exacte de ce que tu essaies de faire ici et je comprends que je suis en quelque sorte dans le moule parce que je suis très ambiguë à bien des égards et je suppose que j’ai été en mesure de m’adapter à beaucoup de moules différents avec ambiguïté parce que je suis juste assez de quelque chose pour beaucoup de différentes communautés. Et dans beaucoup de ces espaces, j’ai dû me dire « Non, je ne représente pas vraiment adéquatement cette question ». Il y a quelqu’un dans cet espace qui fait ce travail ou qui représente cela à 100 % et qui serait mieux adapté. Mais ce sont de petites choses comme cela pour moi simplement pour m’assurer que je suis toujours alignée sur les choses auxquelles je crois. Si je peux argumenter là-dessus sur Twitter, je devrais pouvoir le faire dans ma carrière. Et je suis devenue beaucoup plus calme ces dernières années avec ma politique ou ce dont je parle ou des choses comme ça. C’est assurément quelque chose comme « Laissez-moi essayer de naviguer de cette façon dans ma vraie vie », parce que les médias sociaux sont devenus épuisants très franchement et j’ai l’impression que les gens n’ont pas remarqué à quel point je suis calme parce qu’ils sont peut-être habitués à moi. Mais j’avais l’habitude d’être sur les médias sociaux 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, comme c’est ce que je fais, voilà ce qui se passe, voilà ce qui se passe. Mais lorsque j’y vais, c’est majoritairement pour le travail, et ensuite je m’amuse un peu. Certains me disent même qu’ils oublient que j’ai un enfant parce que je ne publie pas constamment sur mon enfant. Mais il est certain que je continue de penser aux choses que je veux pouvoir faire tout en m’assurant que je peux faire mon travail, que je peux entretenir les choses que j’ai commencées...


 

– [aja monet] Oui, oui, oui. Je voulais te demander. Sur ton Instagram, tu as écrit que tu étais faite de miel, de feu et d’eau fraîche. Tu es une poète à ta façon. Te perçois-tu comme une poète? Lis-tu de la poésie? Quelle est ta relation avec la langue et comment la langue libère ton esprit et te fait penser à d’autres façons de t’exprimer?



[Kehlani] Je pense que la poésie est vraiment importante à lire en tant qu’autrice-compositrice parce que nous pouvons tellement tout prendre à la lettre et je pourrais regarder le même poème plusieurs fois au fil des ans et le lire une année sur deux, et vraiment comprendre ce qu’il veut dire. Et il est important pour moi d’apprendre aussi la simplicité. Et je pense que certains de mes poètes préférés sont plus simples. Comme Nayyirah Waheed est l’une de mes préférées. Elle est peut-être ma préférée. Tu es dans mes favoris. Mais même le simple fait de pouvoir dire deux phrases et ça me hante, ça m’a juste donné cette relation avec l’écriture de chansons où si j’étais trop verbeuse, je pourrais juste être comme, comment puis-je simplifier ça là où tout ce que j’ai à dire est juste assez? J’ai certainement écrit de la poésie dans ma vie, mais elle finit toujours par se transformer en une chanson et le miel, le feu et les eaux fraîches sont un clin d’œil à ma religion. Et ma religion est très poétique. Ma pratique spirituelle est très poétique. Toute la religion et la pratique sont basées sur des chants et des prières et de très, très longues prières. Et les prières sont très poétiques. Et donc, faire partie de cette pratique spécifique qui me permet de voir tout de cette façon, je pense que maintenant j’entends de la poésie complètement différemment et je vois de la poésie à travers le monde de manière complètement différente.


 

 – [aja monet] Oui, c’est une tradition. C’est un mode de vie, une façon de percevoir ou de voir le monde. Je voulais vraiment te parler de ta pratique spirituelle parce que j’ai l’impression que c’est tellement drôle la façon dont nous nous sommes rencontrées parce que Vic m’avait parlé de toi. J’avais évidemment déjà entendu parler de toi et de ta musique, mais je ne te connaissais pas trop. Vic était genre « Oh oui. » On parlait de quelque chose d’une façon ou d’une autre et puis Vic était comme « Tu t’entendrais bien avec mon amie Kehlani. Vous vous entendriez bien ». Et puis ce truc est arrivé au Ghana et tu as pris de mes nouvelles et dès que je suis revenue, ironiquement, BB nous a invitées à la maison et j’ai pu passer du temps avec toi et c’était une façon si profonde de rencontrer quelqu’un.



– [Kehlani] Oui, dans une sorte de cérémonie? J’étais comme « c’était censé être vraiment léger ». Cette cérémonie est devenue vraiment intense.


 

– [aja monet] Woo, c’était tellement, c’était très intense. Mais c’était cool parce que parfois les gens traitent les espaces spirituels comme si c’était intense et dramatique. Et même s’il y avait un peu d’intensité, j’ai l’impression que tu parlais des choses que tu croyais et que tu sentais dans la pièce énergiquement de manière très décontractée. Oui. J’en vois ici. Qu’est-ce qui se passe? Qui se promène avec toutes ces vieilles dames? Et j’ai juste, j’ai vraiment été touchée par ça parce que ma grand-mère était une Santera et le pouvoir de sa langue et le fait d’être capable de voir tant de choses pourrait te pousser à la vérité. Pas vrai? Et parfois ça faisait très mal, mais c’était aussi juste la capacité de dire ce que c’était en fait. Et donc je voulais te demander, qu’est-ce qui a été une grande partie de ton développement en tant que femme qui a maintenant cette façon très franche de parler de ta spiritualité? As-tu toujours été comme cela et qu’est-ce qui a déclenché cela? Quand est-ce arrivé?


 

– [Kehlani] Eh bien, je veux dire avoir les bons aînés et entrer dans une pratique spirituelle engagée et avoir en quelque sorte tout ce mysticisme brisé. Je pense que le problème est que les gens ont créé cette chose super-pouvoir-esque autour de la médiumnité et la vénération des ancêtres et même des trucs Orisha. Les gens ont rendu cela tout simplement bizarre, cela vous donne des super-pouvoirs et vous allez être au-dessus de tout et tout va juste être...

 

– [aja monet] Oui, l’élitisme.



– [Kehlani] Exactement. Lorsque ces pratiques ont été données aux Africain.e.s asservi.e.s, bien portées, du moins ma pratique, elles ont été littéralement données à des pauvres du monde entier qui essayaient de survivre et de contenir leur magie pour être tangibles dans la vie réelle. Ce sont des pratiques qui sont mises en œuvre dans la vie de tous les jours et qui visent à libérer des gens, à nourrir des gens, à mettre des femmes enceintes qui ne pourraient pas avoir d’enfants, à ramener les récoltes, à assurer la sécurité des gens, à révolutionner des pays entiers. Donc je pense que quand tu as une pratique comme ça, ça rend automatiquement tout si ancré et dans la terre parce que tu es comme, « ce n’est pas différent de faire quelque chose dans la vraie vie avec mes mains ». Contrairement à moi, je pense que les gens exagèrent l’ensemble, ils le voient comme ce nuage flottant au-dessus d’eux qui leur donne des pouvoirs magiques. Et même assister à une cérémonie de notre genre de l’extérieur, si tu ne sais pas vraiment pas ce qui se passe, ça peut ressembler à des pouvoirs magiques ce qui se passe, mais tu es comme « et si tout ce qu’on faisait ici c’était de se faire parler et d’être tenu responsable pour qu’on puisse être de bons êtres humains? ». C’est littéralement ce qui se passe. Et c’est hilarant quand tu vois Orisha parler de l’extérieur et les gens armer l’Orisha et je vais les utiliser pour faire ça ou tu ne veux pas jouer avec elle parce qu’elle va faire telle chose. Je suis genre, « non ». Tout ce qu’Orisha va faire c’est te dire de reprendre ta vie en main, comment organiser ta vie, comment s’améliorer, comment manœuvrer pour participer à la guérison d’autres personnes, comment être un bon membre de la communauté. C’est tout. Donc, cela ne me permet pas d’en parler d’une manière comme « Oh j’ai ça et tu ne peux pas et je peux faire ça. » Je vais me faire botter le cul pour avoir parlé comme ça. Tu veux que j’aie des ennuis avec Ochún parce que je suis là à faire comme si j’étais plus sainte que toi quand elle m’a botté le cul tant de fois pour avoir commencé à penser de cette façon. En outre, je pense que les gens sont dans ce genre de maximalisme vraiment drôle de chose avec la spiritualité. Je viens d’en parler sur TikTok parce que j’étais dans une Botanica l’autre jour ou peut-être que ce n’était pas une Botanica, c’était un petit magasin spirituel ou quelque chose comme ça. Je suis allé chercher des bougies. Et elle était devant moi en train d’acheter tout et je n’arrêtais pas de la voir faire référence à son TikTok. Elle ouvrait son TikTok et ensuite elle achetait tout et je lui ai juste dit, je veux la laisser comprendre ça, mais je veux aussi que les gens sachent que ça ne prend pas chaque cristal, chaque herbe. Je n’utilise pas de cristaux du tout, mais je dois le mentionner. Chaque tissu, chaque bougie, chaque outil que tu vois au magasin et puis juste si tu n’as pas le lien, tu es assis ici avec un tas de fouillis, ce qui va venir remplir ton fouillis c’est des esprits qui n’ont pas besoin d’être là. Donc, je pense qu’il suffit d’avoir une conversation à ce sujet, car cette connexion est là pour que nous développions et que nous naviguions à travers notre vie au meilleur de notre capacité, mais nous continuons à l’assombrir avec ces bibelots, des idées de sorcellerie et de spiritualité en ligne. Tout le monde fait des lectures de tarot sur TikTok. Qui lis-tu? À qui parles-tu? À quels esprits parles-tu et pour qui est ce message? Tu vois ce que je veux dire? C’est juste que nous avons tous besoin d’une remise à zéro et d’un recul et alors tout le monde commencera à être en mesure de l’appliquer et de parler de façon factuelle parce qu’ils sauront et seront connectés à exactement ce dont ils ont besoin et ils ne vont pas s’agripper à tout. Si je sens les grands-mères de tout le monde ici, cool, je peux sentir les grands-mères de tout le monde. Cela ne veut pas dire que j’ai besoin de m’asseoir, de faire une lecture avec chaque personne pour parler de leur grand-mère, de ce dont leur grand-mère pourrait avoir besoin et ce qu’elle veut, et tu dois faire ceci et faire cela. C’est à eux de comprendre.

 

– [aja monet] Oui. C’est intéressant parce que je pense à la vidéo qui est en quelque sorte devenue virale de cette personne de droite qui t’a vue au service à l’auto?


– [Kehlani] Oui.

 

– [aja monet] Et apparemment, tu étais au téléphone avec ton thérapeute.



– [Kehlani] J’étais en thérapie.

 

 

– [aja monet] Oui, c’était tellement beau. Mais c’est bien vrai.



– [Kehlani] Et ma thérapie était, mon thérapeute était au téléphone comme « Dis-lui de se la fermer. Dis-lui de se la fermer. »

 

– [aja monet] De toutes les personnes, n’est-ce pas? Ta thérapeute est celle qui t’encourage.




– [Kehlani] Elle est gangsta.

 

– [aja monet] Je voulais te poser une question au sujet de la thérapie parce que je pense à ce que tu as dit au sujet de la transition entre la conversation sur la spiritualité ou la pratique spirituelle, puis la thérapie et ce à quoi cela ressemble pour toi d’avoir choisi la thérapie. Je me demande ce que tu as fait pour en arriver au point où tu as dit « D’accord, j’ai besoin d’un thérapeute » et quel rôle la thérapie joue-t-elle par rapport au fait que toi aussi, tu as une pratique spirituelle pour t’aider? Alors oui, quelle est la limite entre les deux, mais qu’est-ce qui a déclenché ou commencé ta relation avec la thérapie?

 

– [Kehlani] J’étais en thérapie en grandissant, mais parce que lorsqu’on vous donne des médicaments, vous devez avoir un thérapeute et un psychiatre. Donc ma relation avec ça a toujours été négative et « je vous déteste tous et je dois venir dans ce bureau après l’école et parler aux gens ». Et j’étais tellement, tu sais, tu es un enfant, tu ne vois pas vraiment la valeur de tout ça. Et puis je ne m’en souviens presque plus. Mais dès que j’ai pu me payer un thérapeute [je l’ai fait] et c’est pourquoi je suis aussi susceptible à ce sujet, je pense que comme tout le monde doit avoir un thérapeute parce que c’est un privilège que je puisse même dire ça.

 

– [aja monet] Bien sûr, la thérapie devrait être couverte par les assurances et les gens devraient y avoir accès. Mais c’est ce que c’est.



– [Kehlani] Oui, ça devrait l’être, mais c’est pourquoi j’essaie d’être très prudente avec ce langage. Mais je savais que j’avais besoin d’un thérapeute quand je me suis retrouvé dans une psychose spirituelle. Et la psychose spirituelle, pour quiconque écoute qui ne sait pas ce que c’est, c’est quand vous rendez tout spirituel. Et c’est avant que je n’entre dans ma pratique spirituelle. C’est comme, oh oui, je dois vivre ça, ça doit aller, ça doit aller. Pendant tout ce temps, je n’ai pas les outils légitimes pour être dans cet avion à gérer ma propre merde humaine. Je ne peux pas blâmer les esprits, je ne peux pas blâmer les ancêtres, je ne peux pas blâmer l’énergie ou quelqu’un d’autre. Ce sont des choses réelles que je vis qui ont à voir avec des termes cliniques, scientifiques comme trauma et répression et dissociation et des choses comme ça, je suis genre, « OK, si je suis malade, je vais voir un médecin. Si mon esprit traverse ça, je devrais aller voir quelqu’un qui se spécialise dans le mental. Je vais en thérapie. » Et je me souviens que ma plus grande peur avec la thérapie était que j’allais passer des semaines et des semaines à expliquer mon histoire de vie à quelqu’un. Mais comment j’ai su que ma thérapeute était pour moi était dans la première séance elle a littéralement dit « Écoute, tu n’as rien à me dire sur la façon dont tu as grandi. Tu n’as pas à m’expliquer ta vie. Ce que tu vas faire chaque semaine, c’est que tu vas m’expliquer ta semaine et ce que tu as vécu dans ta semaine et ce que tu vis au jour le jour et s’il y a quelque chose que tu penses que tu aurais pu gérer différemment ou que tu veux avoir des outils pour le gérer. Ce sera différent la semaine prochaine. » Et c’est comme ça que j’ai su que c’était la bonne. Donc je savais qu’elle était la bonne parce que je me sentais comme quoi que je fasses, et surtout dans l’espace de spiritualité, quand il y a toujours de la place pour grandir et qu’il n’y a pas de plafond que tu peux atteindre. Tu dois avoir une emprise sur ta vraie vie ou bien tu peux dérailler parce qu’il n’y a pas de plafond que tu peux frapper. Tu peux aller partout. Et nous avons un énorme dicton dans ma religion qui dit que la spiritualité et la pratique spirituelle ne remplacent pas la santé mentale. Ce n’est pas le cas. Certaines choses peuvent être spirituelles, oui, mais il faut aussi un thérapeute. Tu peux assister à une présentation d’un prêtre en lucumí et la première chose qu’il dira c’est « Et tu as besoin d’un thérapeute. » Il ne reste pas les bras croisés. C’est une idée fausse super-spirituelle. Si tu vas voir un prêtre et qu’il te dit : « On ne croit pas à la thérapie », drapeau rouge, cours. Tu vois ce que je veux dire? Donc je pense qu’il est important pour moi surtout d’avoir les outils pour ne pas dérailler parce qu’on nous donne tellement de responsabilités quand il s’agit de spiritualité, surtout si tu vas être dans une certaine forme de sacerdoce ou dans une position d’autorité. Tu dois faire tout pour être en paix avec toi-même et avoir les deux pieds sur terre pour ne pas être ici à raconter des conneries à quelqu’un d’autre parce que maintenant tu as une grande responsabilité. Donc je dois garder mes affaires en ordre pour pouvoir penser à être responsable de quelqu’un d’autre.

 

– [aja monet] Oui. Peux-tu nous parler un peu de « Blue Water Road »? C’est sorti cette année. C’était si beau de voir ton voyage et j’aimerais en savoir un peu plus sur la raison pour laquelle tu as choisi ce titre, mais là encore, tu es un peu une route de l’eau bleue.



– [Kehlani] Voilà pourquoi. J’essayais de faire un signe de tête à cet endroit que j’avais atteint mentalement tout en étant aussi très littérale avec ma pratique spirituelle parce qu’une route d’eau bleue est une rivière et tout ça, l’album a commencé dans la rue Blue Water Road à Malibu et j’ai commencé cet album là-bas. Je suis partie faire la cérémonie, et je suis revenue avec une autre personne, en commençant ma cérémonie d’un an. Quand je suis revenue, j’étais comme « merde, c’était le dernier endroit où j’étais l’ancienne version de moi-même ». Mais le titre semble être mon nouveau moi, alors je voulais honorer ça avec le titre. Et c’était drôle parce que la réception était exactement ce que je pensais. Je savais que les chiffres seraient plus bas. Je savais que les gens allaient vouloir la version de moi toxique et avec le cœur brisé et la version de moi qui dégage des ondes négatives. Et je savais que je prenais un risque si je jouais le jeu des chiffres parce que mon dernier projet a été exceptionnellement bien reçu, était comme un album numéro deux. Et là, je me dis que je vais faire cet album vraiment doux, vraiment léger, aérien et amusant. Et heureusement que les gens qui étaient dans le studio avec moi tous les jours en train de voir les émotions qui inspiraient ces chansons et parler de ces paroles pendant que je les écris, c’est tout ce dont j’avais besoin pour me rassurer que je faisais la bonne chose. Parce que cette pièce était magique. Tout dans cette pièce où on l’a fait, même devant l’océan avec les fenêtres ouvertes et toute la lumière, on n’était pas dans ce studio sombre la nuit sans fenêtres et de l’alcool et tout comme c’était le cas pour mon dernier album. J’étais complètement ivre en train d’enregistrer mon dernier album. J’étais complètement sobre à 100 % du temps de l’enregistrement de cet album.


 

– [aja monet] Wow.


– [Kehlani] Ce qui est aussi une autre différence. Et c’est juste que j’étais tellement contente quand ça a été fait que ça n’avait même pas d’importance pour la première fois. Peu importe ce que cet album m’a fait. Je me fichais des critiques, des chiffres, de la reconnaissance. Certes, il a obtenu des critiques assez cool et vraiment géniales, mais c’est la première fois que je suis genre, « ne m’en parlez même pas. Je m’en fiche ». Parce qu’attends que je parte en tournée, attends que je parte que tournée pour voir ce que ça fait de chanter Altar dans une pièce pleine de gens qui pensent à tous les gens qu’ils ont perdus et ils vont bien tout le concert jusqu’à ce qu’ils commencent à pleurer et à lever leurs mains vers le ciel. C’est comme l’église. Je ne pensais même pas que mon concert pourrait faire cela. Et nous arrivons à Altar et les gens agrippent des objets qu’ils ont hérités de leurs membres de la famille et c’est devenu une expérience pas normale à cause de la façon dont j’ai submergé cet album spirituellement au point que tout ce qui compte, ce sont les supporters, les fans dans la salle ont l’impression que c’est différent pour nous.


 

– [aja monet] Il y a un poème de Mary Oliver, ce poète, qui s’intitule « The Uses of Sorrow ». Entre parenthèses, il dit : « Dans mon sommeil, j’ai rêvé ce poème ». Et les lignes sont, « Quelqu’un que j’ai aimé une fois m’a donné une boîte pleine d’obscurité. Il m’a fallu des années pour comprendre que c’était aussi un cadeau. » Et je voulais...



– [Kehlani] Oui.


 

– [aja monet] Oui, je voulais te demander en réponse à ce poème, ce qui t’interpelle, sachant que le chagrin a été une grande partie de ton processus et comment les gens te perçoivent dans le monde. Et c’est peut-être le point d’entrée de ta musique et de ta créativité, mais c’est aussi un vrai cadeau. Et donc je voulais te demander, qu’est-ce qu’un moment ou une personne ou une expérience que tu as dû vivre, qui à l’époque t’a fait dire : « Merde je dois passer par ça, quoi? » Mais c’était en rétrospective et avec le recul, maintenant que tu as eu le temps de regarder en arrière, c’était vraiment un don et ça t’a vraiment aidée à découvrir qui tu es et ce que tu dois faire dans le monde?




– [Kehlani] Je veux dire, je me suis plantée devant toute la planète. Je me suis écrasée. C’était fini. J’ai essayé de me suicider et ça s’est passé très publiquement, à chaque étape. Et ça m’a pris des années à me dire « Pourquoi moi? Pourquoi moi? Pourquoi moi? Pourquoi cela s’est-il produit? Pourquoi étais-je faible? Pourquoi cela a-t-il disparu? Pourquoi m’ont-ils fait cela? Pourquoi le monde l’a-t-il fait? Pourquoi le monde a-t-il vu les choses ainsi? Pourquoi je n’ai pas été soutenue? » Et puis en tant qu’adulte, parce que cette merde est arrivée quand j’avais 20 ans. J’ai 27 ans. Je pense que j’ai vraiment commencé à voir les choses différemment autour de 25 ans. J’ai pu me dire « Sans cette épreuve, est-ce que j’aurais eu ma force et ma résilience actuelles? » Parce que j’étais fragile. Si ce n’était pas ça, ça aurait été être autre chose. Peut-être que ça aurait été des drogues ou peut-être que ça aurait été un chagrin d’amour assez profond ou peut-être que ça aurait été un changement de carrière que je n’arrive pas à comprendre. Mais ça s’est passé à un moment charnière où j’ai immédiatement, grâce à ce processus de guérison, développé une perception de moi-même absolument irremplaçable. La guérison à travers cela m’a vraiment fait me regarder comme si je savais ce dont je suis capable, je sais qui je suis, et surtout, je sais ce qui ne pourrait plus jamais me blesser. Et ça a même changé ma relation avec les médias sociaux et le monde extérieur. Je me suis dit, vous m’avez tous, faute de meilleurs mots, tuée. Vous ne pourriez plus jamais me tuer. Vous ne pourriez plus jamais me blesser aussi profondément. Je peux me retirer et ma vie en dehors d’ici est fantastique. Et je pense que les gens ont perçu mon départ des médias sociaux comme une crise de santé mentale et je suis genre, « non, c’est mon super pouvoir ». Voilà ce que je sais faire. Je sais comment sortir d’ici et vivre dans le monde réel quand les choses deviennent difficiles parce que je ne vais jamais laisser aucune de ces conneries se reproduire. Et je pense souvent à cette situation, et ça aurait pu être pire, tout pourrait être pire. Mais j’ai vu l’autre côté de tout cela. Vous savez ce que je veux dire? Cela a également changé ma perspective de carrière. Cela a juste tout changé. Quand ton cœur s’arrête et il repart, ce que tu vis te change pour toujours. Et je suis revenue comme, « oh, rien de tout ça n’a d’importance ». Je me disais « Je dois faire mes preuves, je dois faire de l’argent. » À quoi ça sert d’être la personne la plus riche au monde? Non, cette merde n’est pas réelle, cette merde n’est pas réelle. J’avais une compréhension claire et je pense que j’ai pu bouger très clairement tout au long de ma vie et de ma carrière parce que je comprends parfaitement ce qui est réel et ce qui ne l’est pas et ça n’aurait pas pu arriver sans cette situation.

 

– [aja monet] Oui, il semble que Dieu, l’univers, peu importe comment tu veux l’appeler, l’esprit, te fera traverser des choses juste pour que tu puisses en témoigner. J’ai l’impression que tu témoignes de beaucoup de choses et qu’il y a l’autre côté de ce que tu as vécu, et je pense que tu l’as vécu et tu as survécu pour pouvoir être de l’autre côté pour raconter une autre histoire. Et donc je pense que c’est vraiment beau de voir ta croissance et ton développement. Et c’est là où, je suppose que nous allons terminer sur cette note, avec l’amour.


– [Kehlani] Oh, wow, l’amour.

 

– [aja monet] En tant que personne profondément inspirée par l’amour et les nombreuses phases de l’amour et par ce qu’il fait à son cœur, à ses rêves, à son inspiration, je voulais simplement te demander quelle est l’une des leçons les plus précieuses que tu aies apprises sur toi-même en tant qu’amoureuse, en tant que personne qui aime profondément? Parce que tu as eu des relations publiques et je sais que ça ne doit pas être facile, mais tu aimes sans réserve et tu aimes fort. Et je pense que c’est ce qu’est l’amour, non? Je veux dire, l’amour fait de nous des clowns, avec le nez rouge et tout.

 

 

– [Kehlani] Nez de clown. Costume de clown, chaussures de clown.

 

– [aja monet] J’ai été trop souvent transformée en clown par amour, mais je n’ai pas honte.



– [Kehlani] Oh, wow, l’amour.

 

– [aja monet] Quelle est la leçon la plus importante que vous avez apprise?

 

– [Kehlani] Je pense que c’est la leçon. C’est la leçon. Je pense qu’il y a trop de fierté dans l’amour. Il y a trop de fierté lorsqu’on y réfléchit trop et qu’on pense à ce qu’on va faire et où on va aller. Je ne me soucie pas de ce à quoi j’ai l’air. Je ne me soucie pas de la façon dont on me perçoit lorsque je suis en amour. C’est une bénédiction d’être amoureux. Certaines personnes vivent toute leur vie, que ce soit à cause d’une circonstance ou parce qu’elles ont peur ou parce qu’elles sont trop surveillées. Certaines personnes passent leur vie entière sans éprouver l’amour. Qui suis-je? Et aussi sur une merde d’ego, qui je pense que je suis pour renier Dieu de cette façon? Dieu est amour. L’amour est Dieu. Qui suis-je pour nier cela autant de fois que l’amour se présente dans ma vie et qu’il m’ouvre davantage? Je ne regrette jamais aucun amour que j’ai eu ou partagé ou dans lequel j’ai été, peu importe à quel point ça a été perfide parce que ça a ouvert quelque chose en moi que je n’ai pas pu détacher moi-même. Et en tant que quelqu’un qui est littéralement en train de sortir de ce que je considère comme un amour très profond et je vais encore avoir ces émotions pendant un long moment, j’apprends toujours que je suis comme, « merde, rien ne m’aurait appris ça à part ça, sauf cette fille et cette situation et cette année à mon âge ». Je n’ai pas peur de tout recommencer et je n’ai pas peur d’avoir l’air folle de tout recommencer. Je m’en fous si je tombe amoureuse 800 fois sur cette planète Terre. C’était mon voyage et c’est pour ça que Dieu m’a envoyée ici. Et j’espère que quelqu’un me regardera et dira « Je n’ai pas peur de réessayer même si ce n’est qu’une fois. » Tu n’as pas besoin de le faire 800 fois comme moi, mais peut-être que mes 800 fois te motiveront à te dire « Je vais juste essayer ça une fois de plus » et ensuite tu rencontreras l’amour de ta vie et ensuite, Dieu te bénisse, appelle-moi pour chanter au mariage.

 

– [aja monet] Exact.

 

– [Kehlani] Alors c’est exactement ce dont il s’agit. Pourquoi sommes-nous là?


– [aja monet] Il n’y a rien comme l’amour. Eh bien, comme Sade l’a si bien dit, l’amour est plus fort que la fierté. Ma dernière question pour toi, alors que nous terminons notre conversation, est une question que nous posons à tous nos invités à la fin du balado. Je veux te demander quels sons t’apportent un sentiment de calme, de plénitude, de tranquillité d’esprit, peut-être même quels sont les sons vers lesquels tu reviens et qui t’interpellent vraiment?

 

– [Kehlani] Eh bien, j’en ai quelques-uns. Une cloche. J’adore une cloche. Une rivière. L’eau de rivière, l’eau courante en général, ou la pluie. J’aime vraiment le sitar. J’aime beaucoup le sitar. Et tout ce qui est dans la musique hindoustanie. Aussi les congas me font toujours sentir particulièrement présente. Et puis violon. Le violon m’émeut. Tu pourrais jouer du violon et tout commence à me faire mal et je me dis, ugh. Donc je ne sais pas si c’est nécessaire, j’y retourne pour de bonnes raisons, mais quand j’en fais jouer, mon esprit tourne en rond et mon corps aussi, mais ce sont mes sons.

 

– [aja monet] Eh bien, merci beaucoup pour ton temps. Je suis tellement, tellement inspirée et reconnaissante que tu as pris le temps. C’était tellement agréable de parler avec toi. Autre chose à partager?


– [Kehlani] Tout ce que je veux dire, c’est que si vous écoutez ce balado, vous êtes très intelligent parce que c’est une femme très, très spéciale, très importante, dont vous pouvez tous apprendre et dont vous pouvez apprendre beaucoup. Et j’espère beaucoup que vous continuerez à soutenir tout ce qu’elle fait et je te remercie de m’avoir invitée.


– [aja monet] D’accord, bye-bye. Je t’aime.

Balado The Sound Bath

Balado The Sound Bath