Épisode 5 : le bien-être, c’est pour qui?

Épisode 6 : Love Is About Becoming

Une discussion sur l’activisme, l’amour et la guérison.

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Transcription

Aja Monet  00:05

Bonjour. Je m’appelle Aja Monet. Je suis poétesse de blues surréaliste et organisatrice, et je serai votre hôtesse pour cette émission’anime, The Sound Bath, un balado qui vous est offert par Lush Cosmétiques. Merci beaucoup d’être ici. Ce balado explore la signification du bien-être personnel, social et environnemental dans la société d’aujourd’hui. Ce balado est conçu pour être écouté dans le bain. Prenez place et relaxez. À la fin, vous aurez droit à une magnifique méditation sonore. Dans cet épisode, nous recevons l’un de mes penseurs préférés, et je dirais même l’une de mes personnes favorites en ce moment, le Dr Bayo Akomolafe. Il est enraciné avec le peuple Yoruba dans un monde qui va au-delà du monde humain. C’est un père, un partenaire de vie, un poète, un enseignant, un orateur et un penseur post-humaniste fascinant. J’ai toujours voulu que Bayo participe à l’émission, car sa pensée est intéressante, étrange, stimulante, encourageante et inspirante. J’aime la façon dont il discute de spiritualité, de philosophie, de politique et d’améliorer le monde dans lequel nous vivons. Je ne peux pas imaginer une meilleure personne à inviter que lui. Je suis certaine que vous apprécierez cette conversation. Je suis très heureuse et honorée de commencer cette conversation aujourd’hui. C’est un grand honneur, je suis si enthousiaste. Pour commencer, peux-tu te présenter? Comment est-ce que tu t’identifies?


Dr. Bayo Akomolafe  02:23

Je suis très touché par ton accueil chaleureux. C’est une belle soirée ici à Chennai, en Inde. Je suis avec ma famille. Je m’identifie souvent comme un père en devenir, je ne suis pas encore tout à fait là, et comme un fils en devenir. J’ai l’honneur d’être le compagnon de vie d’EJ, une experte en dosa de la plus haute qualité. Je cuisine aussi des dosas, des dosas au beurre clarifié, pour être précis. Et j’aime jouer. Je pense que j’ai été à la fois béni et maudit afin de jouer avec les catégories pour perturber les stabilités et ouvrir d’autres espaces de pouvoir en pensant avec le monde, en pensant avec les autres. Aujourd’hui, je m’identifie comme un nœud dans une matrice relationnelle qui me dépasse et comme une personne qui discute avec ma chère sœur ici présente.

 

Aja Monet  02:23

Merci. Il y a certains concepts dont je t’ai entendu parler. Le plus populaire est le post-activisme, ou, comme tu l’as dit, l’activisme du compost. Je crois que j’ai un peu peur de l’idée qu’il y ait une sorte de post-activisme. Où se situe la résistance organisée et quel rôle joue-t-elle dans ce concept? Comment répondons-nous aux besoins de l’époque, même si ce n’est qu’en restant immobiles, sachant que l’organisation est nécessaire depuis des siècles?

 

Dr. Bayo Akomolafe  04:22

Lorsque je parle de post-activisme, je ne veux pas dire « après l’activisme »; le « post » devant l’activisme ne repousse pas l’urgence du présent, il ne se penche pas sur un futur utopique. Il ne s’agit pas non plus d’ignorer la nécessité de la résistance. Cependant, il invite à perturber nos schémas habituels de réflexion sur l’action et la responsabilité. Parfois, et je pense que c’est assez évident pour celleux d’entre nous qui viennent du continent africain, la façon dont nous répondons à la crise fait parfois partie de celle-ci. Parfois, la victoire est ironique. En d’autres termes, la façon dont nous concevons des questions telles que la justice, la compensation, la reconnaissance et le respect ne sont pas des idées idéales et platoniques. La justice, par exemple, n’est pas quelque chose d’abstrait. Elle est tout à fait ancrée dans la manière dont l’État-nation est conçu, dont la citoyenneté est subventionnée par l’extraction, le déplacement, la perturbation, le génocide et l’écocide de notre terre. Ainsi, l’objectif du post-activisme est de nous inviter à remarquer ces moments où la continuité n’est plus possible, lorsque la justice fait obstacle à la transformation. Je sens donc que nous sommes invité.e.s, en ces temps critiques, à ne pas abandonner la politique de résistance; j’en ai besoin. Je suis sûr que tu en as aussi besoin aussi pour survivre et prospérer. Cela dit, il y a un moment où nous utilisons les ressources de notre propre prison pour acheter la liberté. Dans ce sens, la liberté peut se retourner contre nous, nous emprisonner à nouveau ou nous confiner dans des modernités très troublantes. Nous aurons souvent des problèmes lorsque nous gagnerons. Comme le dit mon frère : « Parfois, quand nous gagnons, nous avons déjà perdu parce que nous avons joué leur jeu. » Je viens d’un peuple qui a joué le jeu de la lutte pour l’indépendance, et nous avons gagné, nous avons chassé tous les maîtres coloniaux. En raison de nos victoires, nous avons acquis une ressemblance avec les gens que nous venions de chasser. Nous avions des drapeaux et des hymnes nationaux. Nous avions tous les éléments, ainsi que l’architecture, morale, conceptuelle et matérielle, qui nous rendaient similaires aux gens que nous venions soi-disant de vaincre. Ainsi, je pense que l’invitation chamanique, écologique, archétypale de notre époque est de remarquer que parfois nous avons besoin de quelque chose d’autre que la résistance. Ce n’est pas un rejet de la résistance, c’est une interrogation créative sur ses limites, c’est de remarquer que la résistance et la critique ne peuvent pas nous mener très loin avant que nous commencions à ressembler aux personnes que nous critiquons. Si vous vous appuyez sur quelque chose assez longtemps, vous prenez sa forme. Nous avons donc probablement besoin d’une politique de l’invisibilité. Rien de tout cela n’est nouveau. C’est un langage que l’on doit aux réalités autochtones, des façons de penser qui sont assez étranges au monde moderne.

 

Aja Monet  08:25

Oui. Dans nos espaces de mouvement, nous nous battons souvent avec de multiples degrés de pouvoir. Dans l’une de tes conférences, tu as dit que le pouvoir est un flux. Je sais qu’une partie de ton travail porte sur la notion que nous ne sommes pas si important.e.s et que les humain.e.s ne sont pas les seuls agent.e.s du changement. Bien que cela m’interpelle, je trouve dommage que les gens croient qu’ils n’ont pas de pouvoir. Comment faire pour avoir du pouvoir tout en sachant que nous ne sommes pas les figures centrales du changement?


Dr. Bayo Akomolafe  09:13

Oui. Earl Lovelace, un romancier trinidadien, a écrit sur ce qu’il appelle « l’esthétique bacchanale ». Il s’agit de l’histoire et de récits sur la capture des esclaves du continent africain, leur transport vers l’Amérique et leur vie dans les plantations. Bien sûr, beaucoup d’entre elleux ne sont pas arrivé.e.s vivant.e.s. L’esthétique bacchanale ne se contente pas de raconter cette histoire de désespoir, elle raconte aussi comment ces personnes ont réagi à l’oppression coloniale. Comment iels ont appris à s’adapter aux régimes de pouvoir répressifs. Comment iels ont brisé le pouvoir pour créer d’autres espaces de pouvoir. Mon peuple raconte l’histoire d’Eshu, un illusionniste. Eshu s’introduit dans les navires des esclaves à travers l’Atlantique. La raison pour laquelle nous racontons cette histoire, c’est pour comprendre les outils du maître, les limites de la comptabilité, des nombres et des chiffres. Les maîtres coloniaux qui ont volé ces corps, de concert avec nos rois qui les ont vendus, auraient peut-être compté 75 personnes à bord, mais une 76e personne s’est infiltrée et a déjoué la logique colonialiste. Il s’agit de l’identité Noire en mouvement pour faire entrer dans la pièce des choses que nous ne prenons pas habituellement en compte, comme Eshu à bord d’un navire d’esclaves Noir.e.s. Dans ce récit, c’est une concentration différente du pouvoir. Il ne s’agit pas d’un rejet ou des questions difficiles qui ont trait à la façon dont nous nous débrouillons sous un régime colonial. Comment vivons-nous? Il n’y a pas de voie facile, il n’y a pas de réponse universelle à cette question, il n’y a que l’idée que le pouvoir lui-même est une forme de capture, non seulement pour les prisonnier.ère.s, mais aussi pour celui ou celle qui les capture. Ainsi, le pouvoir est à la fois une capture, mais aussi un mouvement extatique qui s’en éloigne. Le pouvoir n’est pas seulement une chose que l’on peut posséder, car dès que nous possédons quelque chose, nous en sommes également esclaves. La distinction entre le maître et l’outil est floue, et un outil commence à prendre le dessus. Karen Burrard, l’une de mes amies chères, dirait que les outils du maître ne peuvent pas démanteler sa maison, mais qu’ils ne lui restent pas indéfiniment fidèles. Ainsi, dans un monde profondément relationnel, nous ne pouvons pas compter sur le fait que le pouvoir soit entre les mains de quelques personnes ou même du plus grand nombre, nous devons chercher d’autres moyens de nous perdre, comme le dirait mon peuple. Iels disent que pour trouver son chemin, il faut être prêt.e à se perdre. Tourner à droite, à gauche, se diriger en diagonale, chercher dans des endroits insensés, trouver une nouvelle relation avec les choses qui déçoit leurs revendications de pouvoir. D’où l’esthétique bacchanale, d’où le post-activisme. Il ne s’agit pas de rejeter les problèmes de la vie réelle et les impératifs d’organisation qui abondent dans le monde actuel. C’est une invitation à prendre conscience et à poser des questions difficiles comme : que voulons-nous? Qui le veut? Où est le pouvoir? Qu’est-ce que la victoire nous permet de faire? Que pouvons-nous gagner par l’échec? Même nos notions de victoire, de justice et d’organisation sont largement influencées par la ville, par la façon dont nous vivons dans le monde, par les choses que nous consommons. Nous ne sommes pas des personnes essayant de lutter contre les  pouvoirs. C’est une invitation à voir au-delà de l’individu pour poser des questions qui transcendent  l’individualisme. Certains psychologues appellent cela la croissance post-traumatique. Même après un traumatisme ou une explosion nucléaire, des champignons peuvent pousser. C’est l’idée que certaines conditions donnent naissance à d’étranges nouvelles réalités. Et dans ce sens, nous sommes comme les gens qui ont dépendu uniquement d’une notion de victoire définie par l’état, cela n’a fait que nous rendre plus malades. Et dans les moments où votre santé ou votre guérison signifie devenir plus malade, vous avez besoin de quelque chose de différent. Vous avez besoin d’un chemin différent. Vous avez besoin de quelque chose qui s’éloigne des schémas institutionnels d’organisation, de pensée, de reproduction des réalités, vous avez besoin de nouvelles différentes. C’est l’objectif même du post-activisme.

 

Aja Monet  15:16

C’est la raison pour laquelle je réfléchis souvent à ce que vous dites. Je suis une artiste qui s’intéresse au langage et qui tente d’amener la poésie dans les espaces communautaires, où souvent les gens se demandent ce qu’un.e poète peut bien faire. Bien que le langage ait des limites, et en entendant certaines des façons dont le langage a été utilisé comme arme contre nous et les peuples africains et indigènesautochtones, je pense qu’il y a aussi quelque chose de très libérateur dans ce que le langage peut accomplir. Quelle est votre relation avec les défis du langage?

 

Dr. Bayo Akomolafe  15:16

Les principaux éléments du langage sont pour la plupart inexprimables et n’ont rien à voir avec la communication ou le sens. Je considère donc que le langage n’est pas cette grille de mots, de syntaxe, de grammaire, de règles et de règlements qui divise et, par inadvertance, centralise les humains. Le langage est matériel, il façonne nos corps, il nous crée. C’est peut-être pour cela que le texte chrétien et le texte juif commencent par « Au commencement était le Verbe ». La parole nous façonne, tout comme nous créons les mots et qu’ils nous créent en retour.

 

Aja Monet  16:58

Et nous les défaisons aussi.

 

Dr. Bayo Akomolafe  16:59

En effet. Nous sommes fait.e.s et défait.e.s par les mots. Alors peut-être que le langage utilisé en ces temps critiques, avec la menace de fascisme, de guerre mondiale et la fonte des icebergs et les  angoisses croissantes, ressemble à une tempête parfaite. Je ne dis pas que cela nous différencie des autres époques; c’est juste que nous avons l’impression d’être dans les profondeurs de l’enfer. C’est vrai. Pourtant, il y a quelque chose à dire sur notre façon de bouger et sur les possibilités de repenser le monde. J’ai l’impression que le langage de notre époque est un souffle. Il peut ne pas prendre la forme d’une voix. Et- la modernité a tendance à centraliser la voix. Il s’agit de ma capacité à parler et à savoir quelle voix est entendue et les algorithmes qui l’entourent. Nous essayons de déchiffrer qui a plus de pouvoir, car la voix est liée au pouvoir. D’où je viens, le silence est un signe de pouvoir. Quand le peuple Yoruba parle de (langue Yoruba), ça vous donne froid dans le dos. (Langue Yoruba) est ce réseau de grands-mères et de mères fortes qui ont le pouvoir, qui sont connectées avec les marées et les changements et les mouvements topographiques, qui savent où les dieux vivent et dorment, qui savent comment maudire et bénir. C’est donc nos mères, vous savez, le peuple Yoruba parle de cela et cela a traversé l’Atlantique et a pris différentes formes. Le silence est leur façon de se manifester. D’où je viens, la voix et les mots ne sont pas aussi puissants que le silence. Je parle du silence actif. Celui qui communique aussi avec les plantes, qui imite aussi les voix et la musique ancestrales. Le silence qui communique des paraboles ou des proverbes, ou qui sait discipliner un enfant par un simple regard. Ce genre de silence. J’ai donc le sentiment que nous sommes à une époque où le silence recommence à être valorisé. Encore une fois, il ne s’agit pas de minimiser l’importance de la parole et de l’expression. Il s’agit en fait de remarquer que toute douleur a ses limites, ses problèmes, son obscurité, et que même la voix a son obscurité. Je pense que nous en sommes de plus en plus témoins. Permettez-moi de vous parler de mon point de vue. Au fur et à mesure que nous nous exprimons et que nous luttons pour nos droits, notre survie, notre vie, pour revendiquer nos terres et récupérer nos langues, nous remarquons également que quelque chose nous arrive en retour. Nous remarquons que nous avons besoin d’autres espaces de pouvoir au-delà de la voix, des mots et du langage. Nous avons besoin de quelque chose qui va au-delà de la grammaire moderne. Et c’est pourquoi je parle de souffle, lorsque le silence devient soudainement génératif et surprenant. C’est là que je pense que les dieux apparaissent. C’est là que les réalismes magiques apparaissent. C’est là que je pense que le silence devient une nouvelle forme étrange qui pourrait nous permettre d’ouvrir d’autres mondes.

 

Aja Monet  21:25

Merci. Je pense que le problème du pouvoir invisible, c’est que le temps n’est pas pertinent, ou la façon dont nous le percevons n’est pas linéaire. Donc même quand on parle des péchés du père...


Dr. Bayo Akomolafe  21:37

Exact, on parle de différentes temporalités.

 

Aja Monet  21:38

Oui, il y a des choses qui peuvent être transmises, ou qui peuvent arriver sous d’autres formes ou d’autres manières. Ma  prochaine question pour toi est une question très politique, mais aussi très psychologique. Qu’en est-il de l’amour?

 

Dr. Bayo Akomolafe  21:56

Ma forme préférée.

 

Aja Monet  21:58

Tu parles souvent de grandes idées, mais l’une des choses les plus fascinantes dans ta façon de parler, c’est ta famille, le rôle de professeure que ta femme et ta fille jouent, ainsi que celui de l’amour dans ta façon de percevoir et d’interagir avec le monde, peu importequel que soit où il te mène, comme une forme de bien-être ou de pratique du bien-être.

 

Dr. Bayo Akomolafe  22:32

Et l’amour, il y a une chanson ici je crois.

 

Aja Monet  22:38

J’en suis certaine.

 

Dr. Bayo Akomolafe  22:42

Je pense souvent à l’amour comme à l’incomplétude radicale des choses. Cet amour est la façon dont les choses s’attirent les unes les autres. C’est ainsi que la terre convoite le ciel et que cette convoitise crée la foudre. Un espace chargé d’étapes, d’échelles et juste la fureur divine que rien n’est jamais entier. Ou comme le nom de la déesse ici en Inde, Akhilandeshvari, qui signifie « toujours brisé ». Vivre, s’épanouir dans un univers relationnel, penser les choses de manière perceptive au lieu de considérer l’univers comme une collection de sujets, d’objets et d’éléments déjà préformés et prérelationnels. Habiter cela, c’est ne jamais être entier.ière, c’est accepter que nous existons toujours en partie. L’enchevêtrement signifie que nous existons en partie. L’'idée que nous sommes entier.ère.s est l’impératif de la modernité, c’est l’idée que je puisse me nommer avant une rencontre et dépendre de ce baptême autoréférentiel de moi-même et de positionnement qui coïncide de manière troublante avec les désirs coloniaux de lieu, de définitions statiques, de catégorisation. Ainsi, dans un sens, le colonialisme concerne l’être et peut-être que l’amour concerne le devenir et peut-être que le devenir est l’incapacité de l’être qui met fin à la totalité de l’être. Je pense souvent à l’amour comme à une fissure, une ouverture. C’est comme ça qu’un morceau de bois devient une hache. L’amour n’est pas facile. Je ne veux pas me lancer dans des platitudes où je vais me mettre à chanter avant de m’en rendre compte, mais j’ai l’impression que dans un monde où les lignes bougent sans cesse,  la loi est en fait une dynamique relationnelle entre le positionnement et la potentialité. Que rien ne peut être assez calme pour être central. Mais pour l’instant, je considère l’amour comme l’ouverture des choses, la qualité désirant qui ferait qu’une plantation produise des fugitifs. Ou ce que j’appellerais un état fugitif indicible. Cela signifie qu’être ne suffit pas. Et je pourrais terminer cette histoire d’amour plutôt saccharine que je suis en train de dire et qui fera probablement rouler des yeux beaucoup de vos auditeur.ice.s. J’ai cette chose que j’ai écrite il y a un moment, mon pasteur me dit que Dieu a tout fait, et cela ne m’impressionne pas. Parce que tout n’est qu’une petite partie de ce qui m’intéresse. Cette idée que quelque chose dépasse tout, c’est l’amour, c’est un amour terrible, redoutable.

 

Aja Monet  26:19

Ouais. Ma dernière question sera sur le son. Nous appelons ce balado « le bain sonore », et je voulais te demander quels sons t’apportent la paix de l’esprit, le calme et t’apportent un état de bien-être.

 

Dr. Bayo Akomolafe  26:39

Le son de mon fils qui rit. Il est ce paysage sonore de nouvelles possibilités, de nouvelles façons d’atteindre l’extase. C’est lui, c’est mon fils. Cela pourrait aussi inclure le son de mes enfants, par exemple lorsque je joue avec ma fille, et celui des enfants qui jouent..

 

Aja Monet  27:37

Merveilleux.

 

Dr. Bayo Akomolafe  27:38

Il n’y a pas de mots. Des enfants qui jouent alors que Poutine envahit l’Ukraine. Des enfants qui jouent alors que les icebergs tombent et fondent. Alors que l’acidification des océans se poursuit, alors que l’apocalypse se rapproche. Des enfants qui jouent. Je pense qu’il n’y a rien de plus drôle et absurde que des enfants qui jouent alors que le monde brûle. C’est ce son que je recherche quand je parle de créer un sanctuaire. Je ne parle pas d’un sanctuaire pour nous garder en sécurité. Comment faire de l’espace pour que les enfants et leurs sons continuent à déferler sur nos paysages? Comment faire de la place à la nouveauté? Comment expérimenter le risque? Comment devenons-nous fugitif.ive.s? Comment patauger dans l’eau? Comment se perdre réellement?

 

Aja Monet  28:51

Oui.

 

Dr.Dr Bayo Akomolafe  28:53

Oui.

 

Aja Monet  28:55

Oui.. Merci beaucoup. Bayo, cette conversation a été merveilleuse. Je l’ai déjà dit et je le répète, tu es une telle source d’inspiration, et j’ai l’impression que tu es une référence dans la pensée intellectuelle d’aujourd’hui. J’attends avec impatience le nouveau livre sur lequel tu travailles.

 

Dr. Bayo Akomolafe  29:16

Merci. 

Balado The Sound Bath

Balado The Sound Bath